La Tour, anciennement La Tour en Faucigny, d’une superficie de 7,73 km 2et avec une altitude moyenne d’environ 632 m, s’étend sur une vallée occupée à l’est par l’Hisson et à l’ouest par le Thy ainsi que sur les massifs des Brasses et du Môle, respectivement vers le nord et vers le sud. Le recensement de 2015 a dénombré 1258 habitants, sa population augmentant régulièrement depuis le début du XXe siècle.
La commune fait partie de la Communauté de Communes des 4 Rivières avec Faucigny, Fillinges, Marcellaz, Mégevette, Onnion, Peillonnex, Saint-Jean-de-Tholome, Saint-Jeoire, Ville-en-Sallaz, Viuzen-Sallaz.
Le lac du Môle, à cheval sur La Tour et Ville-en-Sallaz, a été aménagé en espace de détente et de loisir en 1970. C’est un lac artificiel implanté dans une zone marécageuse, celle du Thy, un affluent du Foron de Bogève.
La vallée fut empruntée par le Giffre avant le Quaternaire et à de nombreuses reprises par le glacier du Giffre durant la période glaciaire entre 2,6 millions d’années et -12 000 ans avant aujourd’hui. Son sous-sol, un héritage de cette époque, est constitué par des dépôts quaternaires glaciaires (moraines), fluviatiles et lacustres. Le Môle et les Brasses sont des montagnes essentiellement calcaires qui font partie de la nappe des Préalpes Médianes, un ensemble de roches d’âge trias supérieur à éocène moyen (entre -220 et -40 millions d’années) qui ne se trouve plus aujourd’hui sur son lieu de dépôt car il a été déplacé du sud-est vers le nord-ouest lors de la collision des Alpes.
Le nom de La Tour est mentionné pour la première fois vers 1210 lors d’une donation par Turumbert de Lucinge, sénéchal du seigneur de Faucigny, à l’abbaye de Sixt des biens qu’il possède à La Tour. La présence d’une église et d’habitants dont un noble propriétaire, Pierre d’Entreverge, est attestée par des actes notariaux entre 1325 et 1359. La gabelle du sel de 1561 nous indique que le village compte alors 61 familles, 386 habitants et deux familles nobles, celle de Bardonanche et celle de Sarsonex.
Le samedi 26 juillet 1589, la plaine de La Tour et non Peillonnex comme le nom l’indique, fut le théâtre de la fameuse bataille dite de Peillonnex entre les Savoyards et les troupes genevoises, bernoises et françaises. Les Savoyards furent défaits et les pertes en hommes ainsi que les destructions durent être importantes dans le village.
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la paroisse a deux prêtres, chanoines réguliers de l’abbaye de Sixt. A part quelques exceptions, les habitants ne sont pas les principaux propriétaires, les gros propriétaires terriens sont des nobles qui n’habitent pas La Tour, l’abbaye de Sixt, l’évêque de Genève, les chanoines de Peillonnex, le curé et un prêtre de Ville-en-Sallaz, des habitants des paroisses voisines. Huit fours sont signalés ainsi qu’un moulin, propriété du marquis de Saint-Jeoire. Elle ne compte plus que 58 familles et 288 habitants. La population passera à 476 habitants en 1793. Au XIXe siècle, La Tour, toujours une commune rurale, était réputée pour ses pommes de terre, son blé et ses mulets. Les familles étant nombreuses, des jeunes, filles et garçons, furent obligés de partir chercher du travail à Genève ou Paris. En 1848, on compte 682 habitants et seulement 459 en 1906.
Les implantations de l’usine du Giffre en 1897, puis de l’hôpital Dufresne-Sommeiller en 1922 créeront de l’emploi. Après la guerre 1939-45, des jeunes originaires de la commune monteront trois petites usines de décolletage, une entreprise de BTP, une fabrique de luges en bois et les transports Chevrier.
Aujourd’hui, il subsiste une seule entreprise de décolletage et celle de BTP. La fabrique de luges est devenue une entreprise de menuiserie et les transports Chevrier ont déménagé à Bonneville. De nombreuses autres entreprises se sont installées dans la zone artisanale de Taney et au sein de la commune. Le village compte quatre grosses exploitations agricoles ainsi que des commerces de proximité. Beaucoup d’habitants travaillent dans la vallée de l’Arve, à Annemasse et à Genève.
Jeanne Rey-Millet